Bye Bye Señor Piñera / 20122
Installation linéaire 5m environ, machine à écrire sur 15 mouchoirs en tissu de 40cm x 40cm.
« 15 mouchoirs en tissu blanc sont installés au mur de manière linéaire. Sur l’ensemble des mouchoirs est écrit le poème La Isla en Peso de Virgilio Piñera. Le spectateur peut ainsi le lire, en passant de mouchoir en mouchoir.
Les mouchoirs ne frémissent pas dans les mains des « damas de blanco », ils sont immobilisés. Pourtant le geste d’au revoir, pourtant les pleurs. Légèreté paradoxale et fantomatique des mouchoirs. Ce mystère et cette beauté splendide d’un peuple en attente de déborder de la douleur. Mouchoirs en tissu, installés comme sur un porte manteau, comme pour faire tranquille et rangé, ou oiseaux en repos sur un fil, supports d’un message qui n’a rien de la vacuité de certains adieux rituels, quand on agite le mouchoir sur le quai de gare. Tous les adieux n’ont pas le même poids. On y lit le poème de «La Isla en peso» de Virgilio Piñera : la résignation à tourner en rond sur une île à la vie étranglée. »
Texte de Lilyane Beauquel, écrivain auteur chez Gallimard.